Chambers, Catharine; Deeks, Shelley L.; Sutradhar, Rinku; Cox, Joseph; de Pokomandy, Alexandra ; Grennan, Troy; Hart, Trevor A.; Lambert, Gilles; Moore, David M.; Coutlée, François; Burchell, Ann N.; the Engage-HPV Study Team. Sexually Transmitted Diseases. 2022. 2022. Wolters Kluwer.
Contexte : Depuis 2015, le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) est financé par des fonds publics pour les gays, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HGB) âgés de 26 ans ou moins au Canada.
Méthodes : Les HGB auto-identifiés qui ont déclaré avoir eu des relations sexuelles avec un autre homme au cours des six derniers mois ont été recrutés en utilisant l’échantillonnage en fonction des répondants (EFR) entre février 2017 et août 2019 à Montréal, Toronto et Vancouver, au Canada. Les hommes âgés de 16 à 30 ans ont prélevé eux-mêmes des échantillons anaux pour le test VPH-ADN. La prévalence a été estimée à l’aide des pondérations de l’EFR-II. Nous avons comparé la prévalence des types de vaccins quadrivalents (VPH-6/11/16/18) et 9-valents (VPH-6/11/16/18/31/33/45/52/58) entre les HGB qui ont auto-déclaré une vaccination contre le VPH (≥1 dose) et ceux qui n’ont déclaré aucune vaccination en utilisant une régression de Poisson modifiée pour les résultats binaires.
Résultats : Parmi 645 HGB ayant fourni un échantillon anal valide (âge médian, 26 ans ; 5,9 % séropositifs), 40,3 % ont déclaré avoir reçu ≥1 dose de vaccin contre le VPH, dont 61,8 % ont reçu 3 doses. Un quart était infecté par ≥1 type quadrivalent (brut, 25,7 % ; pondéré par l’EFR, 24,4 %). Après ajustement des facteurs de confusion potentiels, les HGB vaccinés présentaient une prévalence anale de types quadrivalents inférieure de 27 % par rapport aux HGB non vaccinés (ratio de prévalence ajusté [aPR], 0,73 ; intervalle de confiance à 95 % [IC], 0,54-1,00). Des ratios de prévalence plus faibles ont été constatés chez les participants vaccinés qui avaient été vaccinés >2 ans avant l’enrôlement (aPR, 0,47 ; IC à 95 %, 0,25-0,86) ou qui avaient reçu leur première dose de vaccin à un âge ≤23 ans (aPR, 0,64 ; IC à 95 %, 0,42-0,99). Les estimations ponctuelles étaient similaires pour les types ≥2 ou 3 doses et 9-valents.
Conclusions : La vaccination contre le virus du papillome humain a été associée à une prévalence anale plus faible des types de VPH évitables par la vaccination chez les jeunes HGB sexuellement actifs. Les résultats contribueront à éclairer la prise de décision partagée autour de la vaccination contre le VPH pour les HGB et leurs prestataires de soins.